29/10/2012

La sagesse de Mrs Robinson


Première femme présidente d'Irlande (1990-97), Mary Robinson a été une active participante de la journée des filles l1 octobre, qui parmi ses multiples objectifs compte l'éducation et la lutte contre le mariage des petites filles. Sur ce sujet, l'Irlandaise a notamment participé à une rencontre sur Google+. Et également effectué une mini tournée aux Etats-Unis pour sensibiliser les décideurs sur le sujet, en compagnie de Desmond Tutu.

L'ex-chef d'Etat agissait dans le cadre du mouvement des Elders, dont elle fait partie avec Jimmy Carter, Kofi Annan, Gro Harlem Brundtland ou Fernando H Cardoso, le tout sous la présidence de Desmond Tutu. Le mouvement des Elders, ou Anciens a été fondé en 2007 par Nelson Mandela, suite à une conversation entre Richard Branson et Peter Gabriel. Les Anciens sont d'anciens dirigeants qui n'occupent plus de poste officiel, mais sont prêt à oeuvrer pour le bien de l'humanité, en lui permettant de bénéficier de leur sagesse et de leur expérience.


Mary Robinson s'inscrit parfaitement dans cette logique. Connue pour avoir défendu la cause des femmes toute sa vie, cette diplômée d'Harvard siège au conseil des femmes chefs d'Etat et elle est également une activiste de premier plan au niveau de l'environnement, à travers la fondation qu'elle a créée pour la justice climatique.

21/10/2012

J'ai pris l'avion aux Etats-Unis et j'ai survécu




Il fut une époque où le transport aérien sur le continent nord-américain était déconcertant de simplicité et de facilité d'utilisation. On passait d'un avion à l'autre en traversant des couloirs, comme on change de ligne de métro à Paris. On avait à peine franchi les formalités de sécurité (sans enlever ses chaussures, jeter sa provision d'eau minérale dans une poubelle et offrir son coupe-ongle à un officier de sécurité) que l'on embarquait déjà et que l'oiseau argenté décollait en hâte pour laisser la place au suivant. Et surtout, surtout, on pouvait rapporter l'intégrale des éditions originales d'Edith Wharton dans ses valises à sa vieille tante, sans risquer la sentence fatale d'une « hôtesse » de sol aussi ouverte à la négociation qu'un ex-agent du KGB.


Mais tout ceci appartient à un passé que beaucoup situent avant le fatal 11 septembre 2001. Psychose ou prétexte, les relations entre les compagnies aériennes et leurs passagers tiennent désormais plus de celles entre les pensionnaires d'un strict établissement scolaire et  son corps enseignant que celles entre clients et fournisseurs. « Vous avez 6 kilos de trop, retirez-les ou payez 100$ », m'a ainsi annoncé une hôtesse de sol à la mine patibulaire, alors que je m'apprêtais à traverser le pays d'ouest en sud-est, entre Reno et Miami sur les lignes de l'une des principales compagnies américaines. Sur le moment, j'ai tenté de chasser l'impression désagréable que je venais de tirer une mauvaise carte durant une partie de Monopoly, dans laquelle je sentais déjà que je ne construirais pas d'hôtels rue de la paix. Mais la vérité était que la menace du « racket » au kilo de trop n'était ni le premier ni le dernier désagrément auquel je devais être confrontée durant mon périple.


Je confesse, je ne sais pas voyager léger. Impossible de ne pas prévoir la tenue pour traîner dans l'appart le soir, celle pour le yoga, l'accumulation des pulls et écharpes pour faire face à la climatisation agressive du continent américain. Inenvisageable de quitter la base sans une provision raisonnable de boîtes de peinture, pastels, feuilles cartonnées, tubes de glitter et autres fournitures indispensables de la plus modeste des "srapbookeuses". Exclu de partir trois semaines avec un nombre d'heures faramineux à passer dans un tube métallique géant, à la merci d'une armée d'hôtesses diplômées à la Tatie Danielle Academy, sans une confortable provision de bouquins. Et non, je n'ai pas encore de kindle. Et oui, je songe sérieusement à l'achat d'une tablette. Celle-ci m'aurait d'ailleurs été bien utile, non seulement pour bouquiner, mais aussi pour regarder quelques films dans l'appareil d'un autre âge dans lequel j'ai passé presque 11 heures pour traverser l'Atlantique, où non seulement il n'y avait pas d'écrans individuels, mais le son ne fonctionnait pas sur mon siège. Nullement gênées par cette avarie, les hôtesses m'ont bien vite fait comprendre que non seulement elles n'y pouvaient rien, mais qu'en plus il n'y avait pas d'autre place équivalente dispo.



 Quelque part entre la patrie de JR Ewing (le tentaculaire aéroport de Dallas Fort Worth) où je n'a pas eu le loisir de m'arrêter et la destination floridienne que j'ai atteinte bien après l'heure décente d'un dîner que l'on ne m'avait évidemment pas servi à bord, j'ai échappé de justesse à devoir enregistrer le très modeste sac à dos qui me tenait lieu de bagages à main, avec mon ordinateur et la caméra vidéo confiée par mon journal. Raison invoquée : j'avais l'outrecuidance d'avoir un micro sac à dos (qui contenait une partie des 6kg excédentaires) en plus de mon sac à main. Pendant ce temps-là, des Américains s'engouffraient dans la cabine en traînant des valises presque de la taille de celles que j'avais mise en soute. Hé oui, parce que comme maintenant les compagnies américaines régulières font payer les bagages enregistrés, les passagers en gardent un max avec eux en cabine.

J'étais prête à clouer la compagnie en question au pilori, lorsqu'en en me présentant au comptoir d'enregistrement pour le Miami-Paris qui devait me ramener à la maison, je suis tombée sur une jeune femme charmante, qui m'a offert du scotch et des timbres pour emballer et renvoyer par la poste une clé que j'avais oublié de restituer à sa propriétaire. Mais peut-être avait-elle échappé au conditionnement de la Tatie Danielle Academy, parce qu'elle était de nationalité Haïtienne. En devisant avec elle en français, j'ai apprécié à leur juste valeur ces quelques grammes de gentillesse dans un univers de brutes.

14/10/2012

Revolution s'installe sur les petits écrans américains


La nouvelle série de JJ Abrams est l'un des événements de la rentrée US. Quelques réflexions après avoir découvert les quatre premiers épisodes.

Au générique, la lettre R n'apparaît que dans un deuxième temps. Est-ce une Evolution ou une Révolution semblent nous souffler le producteur-créateur de cette série, l'excellent JJ Abrams, auquel on doit l'inoubliable et épique Lost, mais aussi Alias, Fringe et plus récemment Alcatraz, qui n'a malheureusement pas dépassé le cap de la première saison.

Contrairement à cette dernière et à Lost, Revolution ne verse pas (encore) dans le paradoxe temporel, mais dans une intrigue post-apocalyptique et la mystérieuse conspiration qui a contribué à la provoquer. L'absence de technologie renvoie aux réfugiés de l'île mystérieuse de Lost, la survie sur des terres hostiles et privées des moyens de communications que nous tenons pour acquis, rappelle le mort né de 2011 Terra Nova, mais la vie après un cataclysme majeur et les seigneurs de la guerre sans scrupules qui en émergent ont une saveur du trop vite oublié Jericho. Quand à la mystérieuse conspiration et la responsabilité humaine dans l'extinction générale des feux électrique de la planète, c'est évidemment à l'inoubliable Flash Forward que l'on pense.


Imaginez un peu que quelqu'un possède le pouvoir de couper (définitivement) toute l'électricité de la planète, simplement en actionnant un interrupteur. Flippant non? Quinze années après le black out, le monde a bien changé. La narration, qui combine le présent et des retours en arrière qui permettent d'explorer l'histoire personnelle des personnages mais aussi celle du black out, fonctionnent assez bien. On grille de connaître la suite, mais si l'idée en elle-même, demeure puissante, on est parfois à bout de souffle dans la lutte permanente des personnages pour leur survie et on se demande comment tout cela va bien pouvoir évoluer et tenir la distance.


Avec 11, 7 millions de téléspectateurs, le pilote de Revolution a réussi le meilleur score réalisé pour ce type de fiction depuis trois ans à la télévision US. Les trois épisodes suivant se sont maintenus entre 9 et 10 millions et NBC a commandé une saison complète avec 22 épisodes. Notre curiosité sera donc satisfaite.

Crédit photo: NBC

02/10/2012

Vampire Diaries et l'âge des crocs d'or de l'écran

Je n'ai jamais ressenti d'attirance particulière pour les suceurs de sang. Mais en revanche j'adore les séries, les films et les bouquins fantastiques. Les vampires étant l'espèce la plus populaire sur les écrans, la plupart des meilleurs fictions de ce genre mettent les crocs en première ligne. Voici donc, au moment où la saison 3 de Vampire Diaries est rentrée dans le vif du sujet sur NT1 un petit match entre buveurs de sangs ennemis... Et que le plus affamé l'emporte.

Angel (Buffy contre les Vampires)
Vamp style. A géométrie variable. Angel boit des poches de sang récoltées à l'hopital, mais Angelus plante volontiers ses crocs dans les nuques des jeunes femmes ou des personnes chères à ses ennemis. La dualité docteur Jekyll et Mister Hyde donne ici tout son sel au personnage.
Romantic effect. En plus de 240 ans d'existence, il n'est tombé amoureux qu'une fois. Qui dit mieux ? Mais lorsque'une malédiction lancé par des victimes en colère fait qu'un seul instant de bonheur vous vole votre âme et vous transforme en monstre sanguinaire, vivre une relation amoureuse durable n'est pas des plus aisé.
âme sœur ? Buffy, la tueuse de vampires. Evidemment. Ah... la saveur des amours impossibles ou contre-nature.
Heatometer. Regard sombre et tristesse éternelle à l'image de sa garde robe.. Grand ténébreux aux épaules assez larges pour couvrir les arrières de la tueuse, gueule d'ange... déchu.
Bad boy impact. Total. Lorsque l'on s'endort dans les bras d'Angel, on court toujours le risque de se réveiller dans ceux du cruel Angelus. Assez pour secouer sérieusement même la Tueuse en personne.


Edward Cullen (Twilight)
Vamp style. Végétarien. Traduction, il ne se nourrit pas d'humains
Romantic effect. Total. Prêt à disparaître s'il met sa dulcinée en danger, au suicide si elle-même n'est plus en vie, adepte du mariage à l'ancienne. Chevaleresque jusqu'au bout des crocs, pas étonnant qu'Edward Cullen ait fait soupirer toute la gent féminine de 11 à 97 ans, d'Anchorage à Djibouti.
âme sœur ? Bella, Bella et encore Bella, qui ne comprend vraiment pas ce qu'il lui trouve, elle qui se juge tellement quelconque.
Heatometer. Au risque de m'aliéner toute une population de groupies de Robert Pattinson, je l'ai trouvé très correct dans d'autres films, mais selon moi il n'était pas un bon choix pour incarner Edward Cullen.
Bad boy impact. Limité. Le principal frisson apporté par le personnage est son incapacité à faire l'amour à Bella sans démolir le mobilier de la pièce où se passe l'action. Tendrement dévastateur.


Spike (Buffy contre les Vampires)
Vamp style. William le sanguinaire n'a jamais fait dans la dentelle. Il se prend pour un caïd, massacre, ment, trahit... Tant que c'est dans son intérêt.
Romantic effect. Hum... Si sa passion pour la Tueuse est parfois touchante, elle tient plus à l'obsession qu'au romantisme.
âme sœur ? Dans les premières saisons de la série, on pourrait croire qu'il s'agit de l'inquiétante Drusilla. Mais dans la saison 5, la passion réticente et à sens unique du vampire blond platine pour la Tueuse se révèle. De là à parler d'âme sœurs, hum...
Heatometer. Pas pudique pour deux crocs, Spike a généreusement montré ses plaquettes de chocolat et sa silhouette sportive et élancée, non seulement à Buffy mais à tous les téléspectateurs de la série. Son épiderme cachet d'aspirine ne retire rien à son potentiel séduction, rendu irrésistible par sa capacité à se muer d'une bête sanguinaire et égoïste à un chevalier héroïque pour les beaux yeux de la Tueuse.
Bad boy impact. Au sommet de l'échelle. Spike a massacré deux tueuses et une rivière de sang coule sur son passage jusqu'à ce qu'il tombe amoureux d'une troisième, Buffy.


Stefan Salvatore (Vampire Diaries)
Vamp style. Végétarien. Traduction, il ne se nourrit que de sang animal. Et c'est tant mieux, le sang humain lui fait perdre tout contrôle de lui-même.
Romantic effect. Incarnation parfaite du vampire chevalier... Jusqu'au jour où il consomme du sang humain en trop grande quantité et où sa facette sombre prend le dessus. Il y a du Angelus en lui.
âme sœur ? Katherine ou Elena ?  Elena ou Katherine ? Après avoir succombé à la belle Katherine dans le passé, Stefan la voit aujourd'hui telle qu'elle est, une égocentrique calculatrice sans scrupules.
Heatometer. Machoire carrée, regard sombre et abdominaux en acier, Stefan a des arguments, mais souffre de la comparaison avec son frère aîné.
Bad boy effect. Jamais aussi efficace que sur un ancien gentil. Lorsqu'il se mue en monstre, sous l'impulsion machiavélique de Klaus, vampire originel cruel et malfaisant, Stefan fait froid dans le dos... Et paraît paradoxalement beaucoup plus humain que dans son rôle « d' ambassadeur » de vampires.


Damon Salvatore (Vampire Diaries)
Vamp style. Parfois dépressif, toujours sarcastique, hésitant entre passion et cynisme, Damon Salvatore
Romantic effect. L'amour le perdra. Après des années gâchées à délivrer la séduisante et égocentrique Katherine qui a toujours préféré son frère, Damon tombe éperdument amoureux d'Elena, la petite amie de son frère, qui ne manque jamais de lui rappeler que « ce sera toujours Stefan ». Masochiste, lui ?
âme sœur ? Katherine ou Elena ? Damon est encore plus déchiré que son frère cadet entre les deux jeunes femmes, qui sont les parfaits sosies l'une de l'autre. Mais comme il est décidément masochiste, il a opté pour Elena.
Heatometer. Maximal. Chevelure corbeau, regard sombre mais prunelle bleu azur, courbes de prédateurs félin ajusté à une personalité insaissabble mais jamais assez noire pour devenir antipathique, Damon Salvatore est dangereusement séduisant. Ian Sommehalder, l'acteur qui l'incarne et qui a séduit dans la vie Nina Dobrev l'actrice qui joue Elena et Katherine est pressenti pour se glisser dans la peau de l'énigmatique Christian Grey, pour l'adaptation du best seller Fifty Shades of Grey.
Bad boy impact. Plus imprévisible qu'Angel et Spike réunis, morale à géométrie variable, Damon alterne avec une aisance désinvolte, le crime et l'acte chevaleresque. Combinaison idéale pour faire battre le coeur de l'héroïne, mais qui peut s'avérer fatale sur le long terme. Entre héros et bad boy, il faut choisir.


Eric Northman (True blood)
Vamp style. Les humains ont été inventés pour servir Eric, convaincu d'être d'essence supérieure. Buveur de sang dans la plus pure tradition, dont la seule concession à la civilisation humaine est de tenir une boîte de nuit façon nid de vampires où l'on a franchement pas envie d'aller passer une soirée entre amis.
Romantic effect. Se révèle sur le tard, à travers son penchant pour Sookie, personnage central « humain » de la série, dont les pouvoirs de télépathe s'avèrent parfois bien utile.
âme sœur ? Sookie, es-tu là ?
Heatometer. Le suave parfum scandinave d'Eric prend une toute autre saveur lorsque l'on apprend que dans son existence humaine, il fut un prince Viking. On ne lui trouvait pas grand chose de royal, mais bon, ça fait toujours bien sur un CV de buveur de sang.
Bad boy impact. Efficace. Aucune téléspectatrice ayant conservé la plus infime trace de midinette au fond d'elle-même ne résiste à l'effet fauve dompté mais pas tout à fait.


Et le vainqueur des crocs d'or 2012 est... Damon Salvatore. Entre ses flèches empoisonnées, ses amours contrariées et son humour noir, une soirée et plus si affinités en sa compagnie ne peut être ennuyeuse.