Je ne suis pas milliardaire ni même millionnaire, même si je trouve l'addition salée quand je reçois ma feuille d'impôts. Je ne m'appelle pas Gérard et je serais d'ailleurs bien incapable de
jouer du piano comme lui dans l'inoubliable séquence de Green card (à l'époque où il cherchait à devenir résident américain et non pas ressortissant russe).
Mais quand je découvre le cheminement des Islandais, je me dis que ma foi,
même si je me sens très très Française, que je n'abandonnerais pour rien au monde mon passeport de Gauloise, mon goût immodéré pour le fromage de brebis et mon absence totale de de compassion pour l'hypocrisie pudibonde de mes grands amis américains, je me sens de plus en plus une âme du Grand Nord. Si l'Islande m'offrait un "jouli" passeport
je me laisserais peut-être tenter par la double nationalité. Sauf si évidemment, on décidait tous en France de se simplifier la vie en adoptant leur philosophie : Cinq raisons de plagier les Islandais et pas de copyright qui tienne.
Ils ont mis les "banksters" en prison. Avant 2008, le niveau de vie de l'Islandais était très élevé, mais la crise a mis le glaçon européen à genoux. Mais contrairement à la plupart des grandes démocraties, qui ont laissé le pouvoir aux marchés qui les avaient menés à la ruine, les Islandais ont demandé des comptes à leurs banquiers.
D'eux d'entre eux ont d'ailleurs récemment été condamnés à un petit séjour en prison.
Ils ont donné les clés du camion aux citoyens... Notamment à travers le référendum qui a permis aux Islandais de
se prononcer pour une nouvelle constitution.
Ils rendent le contrôle des ressources naturelles au peuple, ainsi que la nouvelle constitution l'a justement prévu.
Ils permettent aux femmes d'occuper le devant de la scène. Thora Arnorsdottir, une journaliste de 37 ans enceinte, s'est portée candidate à la présidence en juin 2012 et si elle n'a pas été élue, elle a obtenu 33% des voix. Le premier ministre est une femme ouvertement lesbienne, Johanna Sigurdardottir et l'église islandaise a ordonné une femme archevêque au printemps dernier.
Ils contemplent des merveilles naturelles au quotidien. OK, leur politique économique et sociale n'y est strictement pour rien, mais tout de même, ça compte de pouvoir d'admirer les beautés de la nature. Surtout lorsque la température ne passe qu'exceptionnellement au dessus de 0°C. Allez, c'est décidé, je prends mon billet et je profite des soldes pour m'acheter des bottes fourrées.
(Crédit photo: Fechi CC; Richard Jones)