30/03/2014

En mars, les semis intérieurs préparent leur sortie

Le début du printemps -et même la fin de l'hiver- ont été tellement doux et ensoleillés qu'on pourrait parfois se croire en mai. Sauf que des gelées sont encore possibles et que la pouponnière du potager est pour l'instant bien à l'abri entre ma petite serre de jardin et l'intérieur de la maison. Visite guidée.



Hiver, quel hiver ? Il a beaucoup plu évidemment, mais de neige et de grands frimas, point. Résultat, mes dernières pousses de roquette de l'automne ont survécu et repris de plus belle en février. Certains de mes choux fleurs de l'an dernier font même de petites pousses. Et entre la récolte imprévue de roquette et deux trois laitues qui ont passé l'hiver sans encombre dans la serre, j'ai croqué dans des salades maison en mars !


Depuis les semis intérieurs jusqu'à la serre. C'est reparti pour un cycle saisonnier ! En février-mars, j'ai semé aubergines, poivrons, épinards, les premières tomates et même quelques godets de roquette dans des bacs à l'intérieur. J'ai fait un mix avec des graines Kokopelli et celles que j'ai récoltées l'an dernier grâce à mon propre potager. Petit plus cette année, je teste des graines récoltées dans les poivrons bios de l'AMAP d'une Colibri-copine. Merci Gaëlle.










Les aubergines, ces grandes timides... ou vilaines paresseuses. La roquette et les deux bacs de tomates sont en pleine forme, j'ai réussi à faire sortir. Les aubergines, en revanche, en dépit de trois bacs de trois espèces différentes, boudent. Mais lundi en faisant ma petite provision de semences sur le stand Kokopelli au salon Vivre Autrement, j'ai lu sur les sachets d'aubergines qu'il fallait mettre les graines au frais une semaine avant de les semer pour les sortir ensuite de leur dormance. Trop tôt pour crier Eureka, mais le sachet frissonne entre deux citrons en attendant d'être ramené à la température ambiante et semé dans la foulée. Ah mais !


Economie circulaire et potager. Vous aimeriez bien semer des laitues mais vous n'avez pas de graines ? Vous feriez bien don de quelques tomates en surplus à un autre jardinier ? Vous cherchez du compost ? C'est possible grâce aux sites de partage qui se multiplient et que j'avais répertoriés l'an dernier dans la co-économie s'invite au potager.

24/03/2014

Croquons dans les fruits de l'imagination de Christel Jeanne




Si vous êtes Francilienne ou Francilien et que vous avez arpenté le coquet cour St Emilion ces dernières semaines, votre regard s'est certainement arrêté sur de drôles de clichés : des fruits à la physionomie insolite, qui par la magie de l'objectif et de l'inspiration d'une malicieuse photographe se sont transformés en petits ou grands animaux. Les fruits de mon imagination de Christel Jeanne (jusqu'au 27 mai) ou comment un piment se fait escargot lorsqu'une tranche d'orange incarne sa coquille avec conviction.

Quand beaucoup de ses confrères traquent les stars ou shootent les drames, le sujet choisi peut surprendre. Mais entre les fruits et Christel Jeanne, c'est une belle histoire. Qui part de la famille dans laquelle elle a grandi, où les fruits relevaient presque du sacré dans les mains d'une mère qui « les choisissait et les rangeait avec un soin particulier ». L'histoire se poursuit avec des jobs dans la restauration, pour de grandes enseignes. «Je commandais les fruits et je contrôlais leur qualité », raconte la croqueuse de pommes. Ces boulots devaient payer ses études photo, ils ont failli devenir sa carrière, mais l'appel de l'image était le plus fort.



Entre labos et studio, Christel l'éclectique s'est forgé une expérience aussi précieuse que variée : news, gotha, luxe, studio, elle a peu touché à tout et sait presque tout faire.  Shootés d'abord en studio il y a 10 ans, les fruits de mon imagination faisaient partie du « book » de la chasseuse d'images avant de devenir une expo très relayée dans les médias, jusqu'à silence ça pousse sur France 5, Télérama ou Paris-Match.


Lorsqu'elle a immortalisé ses petits trésors, la photographe troque parfois son objectif pour casseroles et fourchettes et cuisine puis déguste « simple et équilibré avec une touche d'originalité». Par manque d'espace adéquat, elle ne cultive pas et le regrette. Parce que Christel Jeanne est aussi une citoyenne engagée. Les fruits ou les légumes de son imagination rejoignent parfois ses convictions. Et si une image d'une joyeuse après-midi de plantation du mouvement Incroyables Comestibles, ou d'une journée d'alternatives citoyennes organisée par les Colibris paraît dans une publication nationale, elle aura de bonnes chances de porter sa griffe.

16/03/2014

Quand l'agriculture urbaine repousse les limites

La place manque pour cultiver en ville ? Qu'à cela ne tienne, les urbainculteurs rivalisent d'imagination dans les grandes métropoles pour les rendre comestibles. Alors que le printemps s'annonce et que l'appel de la terre se précise, pleins feux sur quatre projets d'agriculture urbaine qui décoiffent.

Le cube potager japonais. Certains proposent d'apporter les cultures maraîchères en ville, mais les Japonais installent carrément les légumes à l'intérieur. Chaque centimètre carré compte au pays du soleil levant, alors vous prendrez bien un potager bonsaï ? Agricube est une unité hydroponique dotée de panneaux solaires et dont la promesse de rendement -jusqu'à 10 000 légumes par an- est aussi impressionnante que le coût : 3800€. Pour restaurants gastronomiques ou millionnaires écologistes.



Aux Etats-Unis, des serres investissent les toits des supermarchés. Les circuits courts font de l'ombre à la grande distribution ? Pourquoi pas amener un circuit court dans les grandes surfaces ou plus exactement dessus. C'est ce qu'a imaginé la firme Bright Farms, qui propose des serres à implanter sur les toits des supermarchés et rencontre un grand succès. La première unité a été inaugurée en Pennsylvanie en janvier 2013 et plusieurs sites new-yorkais sont à l'étude. Mais la plus belle ironie est que l'une des premières serres a été implantée à St Louis dans le Missouri, où se trouve le siège de la corporation agricole la plus impopulaire de la planète : Monsanto.


A Seattle, ils cueilleront les légumes en forêt. Comme la Californie et l'Oregon, l'état de Washington et plus particulièrement la ville de Seattle sont connus aux Etats-Unis pour leur capacité novatrice. Née d'un projet étudiant de permaculture, la Beacon Food Forest est devenue une réalité grâce à la détermination citoyenne, des fonds publics et un financement participatif. La première récolte est attendue pour 2014 et la forêt présente un énorme avantage : elle est supposée ne demander aucun entretien.




A Paris, une ferme de 2,5 ha sur le toit du réservoir Montsouris? Maraîchers Gaulois relevez la tête ! Longtemps considérée comme à la traîne en matière, la capitale française frétille à l'approche des municipales. Christophe Najdowski et Célia Blauel, candidats EELV aux municipales ont présenté le 11 mars un projet de ferme maraîchère sur le toit, déjà recouvert de 30 cm de terre. La production de cette unité -qui serait la plus grande surface maraîchère au monde- pourrait être distribuée via les paniers d'une amap et nourrir 400 personnes.


Crédits photos DR/DR; Bright Farms.

08/03/2014

Journée de la femme: entre mythes et réalité




C'est aujourd'hui la journée de la femme. Celui où nous sommes supposées recevoir tous les hommages et avoir (presque) tous les droits. Mais parce qu'il y a 364 autres jours dans l'année et que la réalité n'est pas toujours aussi rose qu'une partie des illustrations qui accompagnent cette note, voici donc un petit retour à la réalité façon dégrisement en trois touches. A garder à l'esprit la prochaine fois que vous entendrez que l'égalité homme-femme est acquise, ou que l'on vous serez tentée d'affirmer « mais non, je ne suis pas féministe », de crainte que vos interlocuteurs vous encouragent avec la même conviction que si vous aviez évoqué votre intention de rejoindre une faction terroriste.



L'égalité des salaires, c'est pas ça. Vous bossez dur et vous avez l'impression de gagner moins que vos collègues masculins à poste et efforts égaux. Si vous n'avez pas envie de vous déguiser en souris d'hôtel et d'aller fouiner en pleine nuit dans les dossiers du DRH de votre boîte, Il y a des stats pour confirmer vos craintes. Globalement, selon des études de l'INSEE, en 2009 les salaires des femmes étaient inférieurs de 26,9% à ceux des hommes. Pour aller plus loin, rendez-vous sur le pariteur, une petite appli qui transforme les hommes en femmes et les femmes en homme le temps d'une fiche de paie.



Dessine-moi un harcèlement de rue, Thomas. L'astucieux dessinateur Thomas Mathieu recueille des témoignages de femmes victimes de harcèlement et les transforme en BD sur son tumblr qu'il a appelé projet crocodile. Dans ses dessins, tous les hommes apparaissent sous cette forme.


Pour terminer, un petit clin d'oeil artistique, avec le travail réalisé par une équipe d'étudiants graphistes de l'EMI, qui illustre ce billet. Thème: Les stéréotypes masculin-féminin. Forme d'expression : des totems, dont certains sont représentés ici en images. Lieu d'exposition ; la ville de Fleury Mérogis, où ils sont disséminés. Et si vous allez les admirer, promis, on ne vous mettra pas à l'ombre. C'est pas un beau stéréotype?

02/03/2014

C'est qui cette blonde qui veut sauver le monde ?

Dans les dernières semaines de 2013, son projet avait créé un mini buzz sur la toile : estampillée par son équipe, "moi la blonde qui sauve le monde", Jane Schinasi avait lancé un appel au financement participatif de son projet audiovisuel : quatre documentaires de 52 minutes dans quatre pays, L'inde, l'Ethiopie, le Cambodge et la Colombie, pour y explorer les initiatives d'associations humanitaires. Près d'une centaine de contributeurs et un article dans Paris-Match plus tard, la saison 1 de Moi la blonde qui sauve le monde a pris forme. Alors qu'un bus francilien la transportait vers sa destination, nous avons conversé avec Jane Schinasi, une blonde... pas si blonde que ça, qui puise aussi bien son inspiration dans Kubrick, Scorsese, Carné ou Burton.

Le concept. « Le titre moi la blonde qui sauve le monde, c'est mon producteur qui en a eu l'idée. Il voulait que ce soit moi qui présente, parce que je suis une blonde façon Pierre Richard, un peu imprévisible. »

La blonde. « Je suis née à San Francisco, j'ai un passeport Américain et mon frère, mes deux oncles et ma tante vivent là bas. Mais je suis arrivée en France à 4 ans et j'ai un accent français. Après le bac, j'ai fait l'ESRA, une école parisienne qui prépare aux métiers de l'audiovisuel. J'ai été assistante de monteuse, effectué de petits reportages et j'ai été réalisatrice de clips et films pour des amis qui sont dans l'humanitaire. Je voulais participer plus concrètement à leur action et j'ai réalisé que ce que le mieux était les filmer et mettre la lumière sur eux, combinant ainsi mes deux passions. »


Sa co-réalisatrice, Léa Durant. « A l'ESRA où on a  fait connaissance, on avait des conversations d'extraterrestres. On passait nos journées à refaire le monde. C'est elle m'a proposé de passer devant la caméra, ce que je n'avais jamais fait avant. »

Check up. « Nous avons réalisé le pilote avec notre propre matos et gratuitement. Malheureusement, il ne sera pas diffusé, parce que les chaînes ne diffusent pas de 13'.  En Inde, où nous tournerons le premier épisode, nous ferons un 52'. Nous allons visiter quatre associations par épisode, pas trop loin les unes des autres. Nous aimerions rester un mois, en juillet, août ou septembre mais à mon avis, nous n'auront que 20 jours. Nous espérons pouvoir quand même prendre le temps de dormir! »

Petit écran. « Nous avons l'accord d'Ushuaïa TV, nous attendons la réponse de France Ô, Discovery channel et d'autres encore. Je suis également en train de traduire le projet en anglais pour une diffusion internationale.»


L'article dans Paris-Match. « Je ne sais même pas comment ils m'ont trouvée, c'est assez incroyable. Dans la recherche de partenaires financiers, sponsors, cela a certainement dû aider. C'est plus facile que l'on s'intéresse à nous. »

Objectif. « J'espère faire voyager les gens, que ce programme devienne une fenêtre ouverte sur le monde, j'espère qu'il y aura de plus en plus de programmes comme celui-ci à la fois ludique et éducatif. »