28/06/2015

La boutique sans argent, ça existe vraiment

Projetez-vous un instant dans un monde utopique. Vous vous promenez avec votre cher et tendre, en poussant votre petit dernier. Soudain, dans la vitrine d'une boutique, vous apercevez la théière de vos rêves. Cela fait des semaines que vous cherchez ce modèle, vous avez retourné les sites de e-commerce, écumé les soldes et même les grands enseignes qui ne sont pas dans vos moyens. Sans succès.


Mais aujourd'hui est votre jour de chance et la théière semble vous tendre son anse élégante, sur laquelle se trouve une étiquette insolite : 0€. Vous flairez l'entourloupe, mais vous rentrez quand même dans la boutique. Et c'est là que vous êtes confronté à l'improbable, voire l'impossible. Non seulement la théière est disponible, mais en plus elle est totalement gratuite. Comme tous les objets exposés dans le magasin. Vous discutez avec la dame blonde derrière le comptoir pendant que votre compagnon découvre un livre épuisé après lequel il courait, alors que votre petit refuse de lâcher la peluche qu'il a prise sur une étagère et que vous aviez rangée dans la colonne « pas indispensable » de vos budgets serrés des mois à venir. Pendant qu'on vous emballe votre butin, vous réalisez que les placards chez vous sont encombrés par les vêtements et chaussures dans lesquels le petit ne rentre plus. Demain, vous passerez les déposer à la gentille dame blonde.


Si vous pensez que je vous ai traîtreusement entraîné au pays des Bisounours pour que le retour à la réalité soit encore plus douloureux, vous vous trompez. La boutique sans argent, c'est ainsi qu'elle se nomme, existe depuis 2013. Elle était éphémère jusqu'en mai et portait un peu de sa magie d'un événement à l'autre au gré des invitations. Elle niche depuis le 13 juin à la maison des associations du XIIème arrondissement, ancienne gare de Reuilly où elle anime également le Siga Siga nouvel espace convivial de café associatif à prix libres. Vous pouvez vraiment aller y déposer les objets opérationnels qui dorment dans vos armoires et y chercher votre bonheur.

A droite, Debora inaugure le café à prix libres à la maison des associations.
Association fondée en 2013, la boutique sans argent s'est inspiré du magasin pour rien, pionnier du genre à Mulhouse depuis 2009. «Nous sommes allés les rencontrer et nous avons trouvé cela génial, confie  Debora Fischkandl, qui dirige la boutique sans argent. Eux-mêmes ont rapporté ce concept d'Allemagne, où les magasins gratuits sont très développés, une soixantaine sur le territoire. Cela allie les question de solidarités, bien social et d'entraide, aux questions environnementales, de seconde vie des objets et de gratuité.» Habituée des mouvement associatifs et rompue à leur communication, Debora a travaillé notamment dans l'art contemporain ou les politiques sociales., avant de lancer ce nouveau projet. Elle est aujourd'hui l'une des deux salariées de la boutique sans argent, qui accueille donneurs et « cueilleurs » avec le même enthousiasme du lundi au samedi (14h-18h) dans l'ancienne gare de Reuilly.

La théière de rêve existe, je l'ai rencontrée à la boutique sans argent...
«On travaille dans la gratuité, parce que l'on ne veut pas mettre d'obstacle financier à l'acquisition de certains biens, explique Debora. Quelques € peuvent être une contrainte pour une personne privée de ressources. On ne demande pas de justificatif. On demande aux personnes de bien réfléchir avant de prendre un objet. Et s'ils ne s'en servent plus, ils peuvent le rapporter dans quelques mois.» La directrice de la boutique sans argent est également ravie d'être sollicitée pour conseiller (gratuitement) des projets comparables qui émergent en France, comme celui de St Amand

14/06/2015

La permaculture s'invite au potager (épisode 4)

Vous vous souvenez, l'observation et le design en permaculture, puis les travaux dans mon jardin l'hiver dernier, les tailles, les cartons et tout sans dessus dessous ? Hé bien l'opération commence à porter ses fruits et plus particulièrement "l'agradation" du sol du potager, qui respire mieux après le passage de la grelinette et apprécie l'apport abondant de BRF. Juin est arrivé, tout est en place ou presque dans mon potager agrandi à une douzaine de mètre carrés et j'observe les premiers résultats. En images.

je croque avec plaisir dans ma première récolte de radis. La première, non seulement cette année, mais la première tout court. Jusqu'à maintenant, les radis ne poussaient pas dans mon jardin. En 2014, j'en ai eu un sur trois rangées et j'en avais été quitte pour faire de la soupe avec les fanes.
C'est la première fois que je plante des petits pois, mais les pieds mis en place en avril m'arrivent à la hanche et les premières cosses sont apparues. Et en plus, c'est super joli.
D'une culture facile et relativement tolérante tant qu'elle est bien tolérée, la roquette relève les salades et se récolte tôt. Un vrai bonheur pour lancer la saison du potager

Flash back sur l'évolution du potager pendant les trois mois de printemps.

En avril, j'ai commencé par dégager les deux parcelles de gauche, pour planter la roquette et les petits pois. Les cartons protègent encore les deux autre parcelles et évitent l'invasion des adventices.
En mai, les premières rangées de radis sont apparues sur la deuxième parcelle en partant de gauche et les premiers haricots ont été mis en place. Sur la droite, une partie des cucurbitacées a été plantée, avec potimarrons et courgettes. Certains souffrent un peu de l'intensité du soleil avant de s'acclimater à leurs nouvelles conditions de vie.

En quelques semaines, beaucoup de pousse grâce à l'ensoleillement du mois de juin. Au fond de la parcelle de droite, les concombres sont prêts à grimper sur leur petite structure. Invisibles sur la photo, 27 plants de tomates ont fait leur apparition sur la parcelle à l'extrême droite.
La permaculture consiste également à laisser travailler la nature et pour favoriser la reconstitution des écosystèmes, il est conseiller de laisser toujours un petit coin sauvage dans un jardin. Le mien, un petit sous-bois abrité par un grand lilas- m'a remercié avec des fraisiers épanouis et productifs.

07/06/2015

Le chaînon manquant apporte l'abondance de Roland-Garros dans l'assiette des démunis

La semaine dernière, j'ai fait un petit tour par Roland-Garros. Non pas pour admirer les balles jaunes rebondissant sur la terre ocre, mais pour assister à une conférence de presse sur le développement durable. J'y ai rencontré Lala Nara Dadci, qui m'a parlé de l'association dans laquelle elle a choisi de s'engager : le chaînon manquant. Alors que le rideau tombe sur l'édition 2015 du tournoi, petite incursion dans ses coulisses comestibles.


Le gaspillage alimentaire est l'un des excès les plus choquants de notre civilisation. Et dans un événement sportif international, où flux et qualité sont supposés se conjuguer, les surplus sont presque inévitables. Mais comment amener ces précieuses denrées non consommées par les joueurs, sponsors ou spectateurs jusqu'à des estomacs en manque de bons repas ? C'est à ce besoin que le chaînon manquant à décidé de répondre. Dès 2014, année de la création de l'association par Valérie de Margerie et Julien Meimon, 14 000 repas ont été récupérés et distribués sur la quinzaine de Roland-Garros. E, 2015, le nombre des partenaires donateurs de denrées s'étant accru ( Sodexo, Eurest, Potel et Chabot, Fauchon ), le chiffre devrait dépasser les 15 000 repas.

De gauche à droite, Philippe Sagnard, trésorier du chaînon manquant, Lala Nara Dadci et Julien Meimon
« On vient au stade tôt le matin et on récupère les invendus de la veille, raconte Lala, étudiante en sciences politiques. On les transporte dans une camionnette frigorifique et ils sont distribués le jour même à diverses associations caritatives. Le chaînon manquant est une bonne solution, notamment pour les petites structures associatives qui n'ont pas toujours la possibilité d'aller à la banque alimentaire. Nous somme vingt à trente bénévoles et il y a maintenant deux salariés, un chauffeur et une responsable des opérations et de la qualité.»


Après le succès de l'action du chaînon manquant pendant l'édition 2014 de Roland-Garros et ensuite pendant la demi-finale de Coupe Davis sur le même site en septembre, l'action de l'association est devenue régulière : « Nous collectons des produits alimentaires toute l'année,  sur le lieu de grands événements sportifs  ou musicaux et  lors de tournées régulières dans Paris auprès de boutiques traiteurs, supermarchés et autres commerçants, explique à son tour Valérie de Margerie, présidente et co-fondatrice du chaînon manquant. Les tournées sont  bi-hebdomadaires mais nous les doublerons en septembre. Et nous ambitionnons d'ouvrir d'autres antennes du Chainon Manquant en province.»