28/03/2016

Lemontri, les machines qui rendent le tri amusant

Entre la carotte et le bâton, vous choisissez quoi ?
Ben oui, évidemment. Et c'est pas seulement parce que vous êtes écolo et que les carottes c'est bon pour votre santé et celle de la planète.
La carotte c'est plus cool que le bâton.
Partant de ce principe, Emmanuel Bardin et Augustin Jaclin ont fondé en 2011 Lemontri, une société qui loue des machines qui dévorent et trient les déchets, tout en distrayant ceux qui ont la bonne idée de les nourrir. En dépit du nom, Lemontri, jeu de mots sur la chanson Lemon tree, il n'y pas de fruit acide caché, juste des « carottes ». Explications.




Comme Canibal que l'on avait découvert en 2013 à 1000 pionniers, Lemontri s'est attaqué à trois types d'objets « particulièrement mal recyclés lorsque nous sortons de notre foyer », explique Laura Boutonnet, responsable commerciale de la société : la canette, la bouteille en plastique et le petit gobelet à café.

Imaginons que je suis un salarié d'une entreprise lambda. Je viens d'absorber un affreux jus de chaussette (aka café d'entreprise) pour me requinquer entre deux réunions au boulot. Attendre la boisson m'a pris 30 secondes et 32 pour la vider dans mon gosier. Il faut évidemment que je retourne à mon bureau fissa, sans quoi Marcel Bidochon, mon manager, ne va pas être content. Alors, je jette vite dans la poubelle le gobelet dont la durée de vie aura culminé à 1 minute et 2 secondes.....

.... On rembobine....

... Je suis dans une entreprise qui possède une machine Lemontri. Donc je ne flanque pas mon gobelet dans une vulgaire poubelle mais je le donne à la machine. Celle-ci scanne le déchet pour voir s'il s'agit d'une canette, un gobelet ou d'une bouteille en plastique.
A partir de là, les bonnes nouvelles vont pleuvoir pour moi.
1. Sans avoir sorti ma carte bleue, je viens de donner 1 cent à une association caritative, par l'intermédiaire de Lemontri.
2. La machine me fait cadeau d'un joli ticket bleu : une entrée gratuite pour la piscine (ou une place de cinéma ou une boisson chaude etc..). OK, ça ne marche pas à tout les coups. Souvent, je dois me contenter de la satisfaction d'avoir donné un cent.

Back to work... OK, maintenant que j'ai fait la maligne avec mon entrée piscine, je vous donne quelques infos vraiment utiles. Lemontri emploie actuellement dix salariés et la société à déployé jusqu'ici 150 machines de trois types différents, qui sont toutes louées à diverses collectivités. Il y en existe de trois types. Un tiers des entreprises du CAC 40 sont déjà équipées. S'il n'y en a pas encore dans votre entreprise ou sur votre campus universitaire, vous pouvez en découvrir une dans certains centres commerciaux (le nouveau secteur investi par la start up) et depuis peu, dans quelques gares SNCF. L'objectif, comme vous l'avez déjà compris, est de rendre le tri -vécu comme une contrainte par beaucoup d'entre nous- ludique. Prochaine étape pour Lemontri, le déploiement international, qui a déjà démarré chez nos voisins belges. En attendant de trouver une solution pour la peau de bananes, la barquette à sushis et les couverts en plastique qui sont les classiques reliefs d'un repas avalé sur le pouce en dehors de la maison.

13/03/2016

Vingt et une histoires de transition, récoltées par Rob Hopkins


Depuis son voyage à Paris en octobre 2014, c'est la troisième fois en 18 mois que j'assiste à une conférences de Rob Hopkins. Mais rien à faire, je ne me lasse pas de l'optimisme contagieux de ce prof de permaculture qui a lancé le mouvement de la transition. Ecouter Rob Hopkins, le fondateur de la transition, c'est comme de boire un jus de fruis frais chargé de vitamines et pétillant d'enthousiasme. Dommage de s'en priver.


Sa dernière intervention parisienne en date -mardi 8 mars à la Recyclerie lors d'un UP café- m'a encore plus parlé que les deux précédentes. Parce qu'elle s'articulait autour d'histoires vécues et provoquées par l'un des 1400 collectifs de transition répartis dans une cinquantaine de pays dans le monde.
Entre les traits d'humour et la fraîcheur de pensée du Britannique, on découvre ainsi que les déplacements en voiture ont été réduits de plus d'un million de miles à Black Isle en Ecosse. Comment une boutique sans argent prospère en Pennsylvanie aux Etats-Unis, empire de la surconsommation. On apprend qu'à Bristol, le maire est payé en livres... de Bristol, monnaie complémentaire locale ou qu'au pays de Galles, un café cuisine et sert exclusivement les surplus alimentaires. On se réjouit également que la commune d'Ungerscheim ait utilisé une ancienne mine pour installer le plus large site de panneaux solaire en Alsace. Ou comment la sécheresse a fédéré deux groupes de transition autour du recueil des eaux de pluie à Sao Paulo, au Brésil.



21 histoires de transition. Si vous avez manqué la conférence, vous pouvez la revoir dans la vidéo ci-dessus. Et toutes ces légendes urbaines de transition sont réunies dans 21 histoires de transition, recueil que vous pouvez vous procurer en anglais ou en français. A lire, raconter et partager sans modération. Parce que les histoires que nous nous racontons les uns aux autres aident à redéfinir et élargir ce que nous croyons possible. Si d'autres l'ont fait, pourquoi pas nous?


Le petit plus "rencontre". Durant ses conférences, Rob Hopkins ne se contente pas de conter les plus belles légendes de cette transition née à Totnes. Il implique le public, en demandant à chacun d'engager la conversation avec son voisin (inconnu de préférence) pour chercher trois points communs aux projets qu'il vient d'évoquer. Mardi à la recyclerie, les participants ont notamment souligné l'ancrage local, retrouver l'autonomie et sa puissance intérieure, l'impact humain au delà du pur besoin économique ou la faible empreinte environnementale des 21 histoires de transition. Et qui sait... Selon Rob Hopkins, plus d'un participant à ses conférences-ateliers interactifs aurait rencontré l'âme soeur en planchant sur le thème qu'il leur avait proposé.